Danger ! Chenille processionnaire du pin

Chenille processionnaire du pin

La Chenille processionnaire du pin a fait son apparition dans l’Avranchin il y a quelques années. Son aire de répartition s’est rapidement étendue et comprend maintenant la frange littorale de Beauvoir à Granville, ainsi que quelques Communes du Sud de l’Avranchin. Sa colonisation progresse vers le Nord et l’Est.

Devant l’ampleur de la colonisation sur le début de l’hiver 2017/2018, la mairie de Jullouville et la FDGDON de la Manche ont souhaité développer les moyens d’informations aux particuliers et aux professionnels concernés.

A ce titre, la commune de Jullouville et la FDGDON de la Manche auront le plaisir d’accueillir Monsieur Jean-Claude MARTIN, spécialiste de la problématique au sein d’une unité de recherche de l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique), lors d’une conférence ouverte au grand public, le jeudi 18 janvier à 20h à la Salle des Mielles de Jullouville.

Toutes les personnes intéressées par la problématique des chenilles processionnaires du pin, sa biologie, ses nuisances et ses moyens de lutte, sont invitées à y assister

Attention : ces chenilles constituent un grave danger pour les humains (surtout les enfants) mais aussi pour les animaux domestiques, chiens et chats.

 

Informations

Les poils des chenilles sont très urticants, et leur seul contact avec un œil peut rendre aveugle, ou si votre chien préféré leur cherche querelle, il peut avoir sa langue nécrosée (détruite par le venin des poils) et en mourir sous quelques jours.

Il est impératif de détruire les nids (cocons) et de lutter contre la propagation des chenilles.

Pour agir efficacement il faut bien comprendre le cycle de vie des chenilles, et connaitre les bons moments et les gestes appropriés.

En ce moment, (période hivernale), les chenilles devraient être au repos, bien au chaud dans leur cocon.

Elles attendent le réchauffement printanier pour sortir, et redescendre en procession le long du tronc, pour cherche à s’enterrer. C’est avant leur descente qu’il faut intervenir :

Couper les extrémités des branches sur lesquelles il y a des nids (se protéger avec un masque respiratoire et une protection oculaire). Ensuite brûler (impératif) ces branches et ces nids, sinon, les chenilles s’échappent et retournent à leurs aventures.

Pour cette opération, on peut faire appel à une entreprise spécialisée (surtout si les nids sont difficiles d’accès), ou utiliser un échenilloir, voire une scie d’arboriculteur.

Toujours veiller à sa sécurité et à celle des personnes alentour.

Un cocon qui tombe dégage des poussières très irritantes, et reste dangereux.

Période conseillée : dès maintenant, et jusqu’à fin février au plus tard. Ensuite, selon les températures, le processus de réveil et de descente risque de s’amorcer…

Une autre solution, consiste à placer autour des arbres contaminés, des pièges.

Le principe consiste à bloquer la descente des chenilles, et de les diriger vers un sac plastique, garni de terre.
Une fois arrivée au fond de ces sacs, les chenilles chercheront à s’y enterrer, croyant être arrivées en villégiature. Erreur funeste !
Au bout de quelques semaines, on retire ces sacs, et on prend soin de brûler leur contenu (terre + chenilles). On peut réutiliser plusieurs fois ces pièges.

L’avantage est qu’on ne mutile pas les arbres en coupant leurs extrémités contaminées.

L’inconvénient, outre le prix, est que le procédé n’est pas efficace à 100 %, et que les nids une fois vidés, restent visibles longtemps sur les arbres…

Période conseillée : dès maintenant et jusqu’à fin février. Ensuite on laisse les pièges en place jusqu’à fin avril début mai, pour ne pas rater les « retardataires ». Ensuite brûlage.

Mais vous aura beau traquer toutes les chenilles sur sa propriété, il en y aura forcément quelques unes qui échapperont, soit par la négligence de certains, soit parce que le vent ou d’autres phénomènes les auront épargnées.

Ces rescapées vont donc s’enterrer, et poursuivre leur cycle de vie…

A ce stade on ne peut rien faire d’autre qu’attendre.

En été, ces chenilles vont sortir de leur chrysalide, et devenir papillons !

Mâles et femelles vont s’ébattre joyeusement pour fonder une petite famille, et relancer la colonie.

A ce moment on peut intervenir, pour en limiter le développement.

La pose de pièges à phéromones permet d’attirer traîtreusement les papillons mâles, émoustillés par des fragrances de femelles toutes plus séduisantes les une que les autres.

Qui dit moins de mâles, dit moins de reproduction et donc plus femelles sans portées.

Mais tous les mâles ne se feront pas « avoir », et ceux qui seront passés à travers se reproduiront.

Arrive la troisième phase décisive pour les chenilles.

Courant septembre, les femelles « mettent bas », ou plutôt pondent des milliers d’œufs sur la cimes des conifères (pins, cèdres, cyprès…) surtout les branches coté SUD pour rester exposés aux doux rayons du soleil hivernal.

Les bébés chenilles vont alors proliférer en dévorant les aiguilles de pins dont ils raffolent, occasionnant les dégâts et le jaunissement caractéristiques des arbres atteints par la processionnaire du pin.

A ce stade, il n’y a que les entreprises spécialisées qui savent faire quelque chose.

Un traitement biologique (sans risque déclaré pour l’environnement) à base de Bacillus Thuringiensis, sous forme de projection par lance aérosol, permet de bloquer leur développement.
Mais chaque arbre (pins, cyprès…) potentiellement visé par les chenilles doit être traité préventivement, car à ce stade on ne voit pas encore l’attaque.

Et si on oublie un arbre, les chenilles risquent de le coloniser en masse.

Ensuite l’automne arrive, et fin novembre apparaissent les cocons, si la chance n’est pas là ou si les soins préventifs n’ont pas été à la hauteur. Ou si votre voisin préféré n’a pas traité…

Et le cycle recommence…